BRITISH AIRWAYS au centre d'une enquête sur une entente

Nouveaux soupçons d'entente sur les prix entre compagnies aériennes

Les autorités américaines et britanniques enquêtent actuellement sur plusieurs compagnies aériennes anglo-saxonnes qu'elles soupçonnent d'entente sur les tarifs facturés aux passagers.

Le département américain de la Justice (DoJ) a confirmé jeudi ce qu'annonçait plus tôt dans la journée à Londres British Airways (BA), l'un des transporteurs visés.

Gina Talamona, porte-parole du DoJ, précise que l'enquête aux Etats-Unis sur "d'éventuelles pratiques anti-concurrentielles" dans l'aérien concerne également les prix du transport de fret sans préciser, concernant ce dernier, s'il s'agit d'une nouvelle enquête ou de la poursuite des investigations lancées en février.

Selon des analystes interrogés à Londres, la nouvelle enquête menée conjointement par les régulateurs américains et britanniques concerne plus particulièrement le trafic entre les aéroports d'Heathrow à Londres et JFK à New York, qu'assurent British Airways, Virgin Atlantic, United et American Airlines.

D'après eux, elle concerne en particulier les surtaxes que ces quatre compagnies ajoutent aux prix des billets depuis deux ans pour compenser la hausse du carburant.

L'annonce de cette enquête a suscité l'inquiétude des investisseurs à la Bourse de Londres, où l'action British Airways a terminé sur un recul de 5,91% à 346 pence.

A Wall Street les actions d'American et United ont en revanche bien résisté, gagnant chacune environ 1%.

Ces deux compagnies américaines ont indiqué qu'à leur connaissance elles n'étaient pas la cible de l'enquête. American a toutefois précisé avoir été assignée devant une juridiction fédérale pour s'expliquer.

"American Airlines a reçu une citation à comparaître devant une chambre d'accusation fédérale (grand jury) dans le cadre de l'enquête du Département de la Justice sur de présumées fixations de prix dans le transport aérien de passagers", écrit la compagnie dans un communiqué.

American et United assurent néanmoins qu'elles vont collaborer pleinement avec les enquêteurs.

A Londres, l'Office of Fair Trading (OFT), le régulateur britannique de la concurrence, confirme avoir procédé à une perquisition au siège de British Airways le 13 juin dans le cadre de ces investigations sans donner le nom des autres compagnies visées.

L'enquête de l'OFT ne fait que commencer "et rien n'indique pour le moment qu'il y ait eu infraction à la législation sur la concurrence", ajoute cet organisme.

Une autre compagnie britannique, Virgin Atlantic, propriété de l'homme d'affaires Richard Branson et de Singapore Airlines, indique qu'elle est "au courant" de l'enquête et qu'elle "aide les autorités en leur fournissant des informations", sans vouloir préciser si elle est visée ou non.

Interrogées par l'AFP, SAS a affirmé ne pas être concernée et Lufthansa et Swiss ne pas être au courant de l'affaire.

Pour la banque Morgan Stanley, le fait que ces compagnies ne soient pas visées aujourd'hui et que la Commission européenne ne soit pas partie prenante montre que les investigations portent sur le trafic transatlantique que seules British Airways, Virgin Atlantic, United Airlines et American Airlines assurent à Heathrow.

"Les surtaxes carburant ainsi que les taxes pour les assurances et la sécurité semblent quasiment identiques chez toutes ces compagnies", selon Mark Thompson, de Morgan Stanley, qui ajoute que "c'est là-dessus que l'OFT est en train d'enquêter".

D'après cet analyste, si l'entente est avérée, les compagnies pourraient encourir une amende d'un montant égal à 10% de leur chiffre d'affaires.