CROQUIGNOL, RIBOULDINGUE ET FILOCHARD aux commandes d'un Airbus

Publié le par CGT Ugict-CGT Nice AIR FRANCE


 
Que les pieds Nickelés pilotent le fleuron de l’aéronautique européenne et qu’ils s’en mettent plein les fouilles, ça ne fait rire personne. Quelle pantalonnade sinistre jouent ces grands patrons?
On en croit pas ses oreilles d’entendre le fils de Lagardère, l’un des patrons les plus en vue, l’un des hommes les plus influents et les plus riches de ce pays se défendre en affirmant : «J’ai le choix de passer pour quelqu’un de malhonnête ou d’incompétent, qui ne sait pas ce qui se passe dans ses usines. J’assume cette deuxième version».
Ainsi tous ces millions d’euros, ces stocks options, ses plus-values insolentes ne récompensent-elles que l’incompétence et l’impéritie ? Arnaud Lagardère ne savait pas… pas plus que Noël Forgeard, ce que tout le monde sait sur la chaîne d’assemblage de l’A380 ? Il ne savait pas, alors que les premiers retards de livraison, ont été annoncés le 4 mai, puis confirmés le 1 juin, puis le 11 septembre de l’année dernière. Il ne savait pas ce que disent les organisations syndicales ? A savoir, comme l’affirme la CGT, que «le retard de l’A380 était prévisible face aux cycles d’études et de production très courts et aux nouvelles exigences des compagnies aériennes en terme d’aménagement commercial».
Le plan d’économie mis en œuvre par la direction a «accentué la désorganisation de ce nouveau programme». Nous nous attendions à ces problèmes dans la mesure où les éléments fabriqués à Nantes, en Allemagne et ailleurs n’arrivaient plus à l’usine d’assemblage de Toulouse depuis plus de trois mois», explique le délégué syndical central CGT qui en sait décidément plus long sur l’entreprise que ses patrons.
Noël Forgeard, a vendu un paquet d’actions EADS en mars 2006 avec une plus-value de 2,5 millions d’euros, et soutient mordicus qu’il n’était ,à l’époque de cette vente, «pas au courant» des retards du programme de l’Airbus A380 qui ont provoqué, mercredi dernier, une chute de 26% du cours de l’action EADS. Il prétend n’avoir «pas fauté» et assure : «ni avant ni pendant la (...) période de vente de mes actions, je n’ai bénéficié d’une quelconque information privilégiée. […] En mars, j’étais loin d’imaginer que les problèmes ne pourraient pas être surmontés». Et il s’agace M.Forgeard que l’on mêle sa progéniture à cette affaire. Il plaide pour ses enfants «qui s’installent dans la vie professionnelle». On ne se rend pas compte à quel point ça coûte cher les mômes…
Cette affaire écœurante jette un doute sur le discours managérial des dirigeants économiques de notre pays. Quelle confiance accorder à ces capitaines d’industries qui retirent leurs billes pour assurer leur fortune ? «On ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre certains discours patronaux qui demandent aux salariés d’être raisonnables s’agissant de leurs salaires et les attitudes de responsables qui, non seulement ne donnent pas l’exemple, mais n’hésitent pas à dépasser tout entendement sur les règles de leur propres rémunérations» a justement relevé le secrétaire général de la CGT.
Les mêmes qui n’hésitent pas à exiger de l’encadrement une confiance, une abnégation, une adhésion totale se goinfrent sans vergogne. Mais ils fragilisent aussi -et c’est tellement plus grave- le fleuron de l’aéronautique. Car cette affaire lamentable vient après la petite guéguerre des chefs lorsque l’ancien patron d’Airbus, Noël Forgeard, s’est imposé à la coprésidence d’EADS contre le poulain de l’écurie Lagardère, Philippe Camus il y a juste un an, puis le scandale Clearstream, puis l’annonce de la fermeture de la Sogerma.

Publié dans REVUE DE PRESSE

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