La volte-face d’FO dans l’intersyndicale des personnels CEs.

Publié le par CGT Ugict-CGT Nice AIR FRANCE

Compte rendu de l’intersyndicale des personnels CE/CCE/ASAF du 2 juin 2006
 
Cette intersyndicale avait été convoquée avec à l’ordre du jour les points suivants :
  1.  
  2. L'intégration rien ne bouge que devons nous faire?
  3.  
  4. Après le passage des agents AF sur la convention collective du transport aérien que devient notre règlement?
  5.  
  6. L'accord CCE-CEOA et ces conséquences sur le financement des activités.
  7. Les huit CE et les problèmes de dévolution.
 
25 personnes étaient présentes, du CCE, des CE Nice, Siège, AFM, Fret, Orly Nord, Exploitation Roissy, Toulouse, Bordeaux, Lyon et l’ASAF, excusés CEOA et Exploitation Orly. Au total : 2 non-syndiqués, 4 CFDT, 9 CGT, 9 FO, 1 SUD.
 
Précisons que ce compte-rendu n’est pas exhaustif, c’est une synthèse où volontairement nous passons sous silence les querelles de chapelles qui n’ont pas facilité le dialogue entre nous.
 
Après un tour de table les CE de province sont intervenu sur la situation qu’ils rencontrent aujourd’hui. La dévolution n’étant pas entamée, la direction refuse de verser les protocoles locaux, les CLASCS ne sont toujours pas opérationnels. Si la paye est assurée par l’intermédiaire du CCE, il n’y a plus sur place de direction, ni d’argent pour faire tourner les activités et sans une solution rapide à ces problèmes, c’est l’existence des activités et des emplois qui est en jeux. A Nice et à Toulouse des mouvements de grève ont été déclenché par les agents des CE afin d’alerter les agents Air France sur cette situation.
 
Les collègues FO estiment que cette situation, comme le blocage de l’intégration, résulte du fait que la direction d’Air France se refuse à toutes avancées tant que le procès des organisations syndicales pour le retour aux 20 CE sera maintenu. Pour FO il est donc nécessaire de demander aux organisations syndicales de cesser leur action en justice et compte-tenu que nos actions précédentes, à savoir l’envoi de courriers, n’ont rien donné, ils estiment nécessaire d’appeler les agents des CE/CCE/ASAF à un mouvement de grève pour exiger notre intégration et le retrait de la plainte contre Air France des organisations syndicales.
Par ailleurs les collègues FO interviennent sur le règlement commun CE/CCE/ASAF estimant qu’il est inutile de le modifier et regrette qu’en session seul FO ait fait cette proposition et que tous les autres syndicats s’y soit opposé.
En dernier lieu les collègues de FO signalent que le versement de la prime Villepin étant assortie d’un accord salarial sur lequel doit figurer des références à la productivité, FO s’y opposera estimant que l’on doit nous appliquer la même chose qu’à Air France et que les critères de rentabilité sont inacceptables au CCE, qu’en conséquence ils se réservent le droit ne de pas signer cet accord, même au prix de la perte de la prime. 
 
Les collègues CFDT, CGT, SUD et ceux du CE de Toulouse industriel entre autre, interviennent, pour exprimer leurs désaccords avec la position de FO et prôner une autre démarche. Ils estiment que les progrès que nous avons obtenus l’ont toujours été grâce à l’unité d’action et qu’il est donc essentiel que nous recherchions une position commune à l’ensemble des salariés CE/CCE/ASAF. Si chacun convient que notre précédant courrier n’ayant rien donné, il est nécessaire de passer à une autre forme d’action, en revanche tous sont unanimes pour considérer que la proposition de FO de demander aux organisations syndicales de retirer leur plainte pour un retour au 20 CE, constitue une erreur grave. 
En premier lieu parce que la plainte des organisations syndicales porte sur l’existence des activités de proximité et sur la nécessaire mutualisation des moyens, alors que le passage à
8 CE s’inscrit dans le cadre de la privatisation et à terme visela diminution des activités de proximité et  la disparition du CCE, il faut donc rester solidaire de l’action des organisations syndicales, c’est cette action qui garantie nos emplois, il serait complètement incompréhensible qu’au moment ou la direction attaque les CE et le CCE, nous nous mettions en grève contre nos élus et pour soutenir la direction !
En second lieu si nous avons réussit à faire accepter par tous les syndicats notre revendication d’intégration, si nous avons obtenu qu’ils portent cette revendication auprès de la direction et si en fin de compte la direction en a accepté le principe, c’est parce que nous avons toujours su avoir un dialogue constructif et solidaire avec les syndicats Air France, aujourd’hui tourner le dos à cette démarche et se placer du côté de la direction reviendrait à nous isoler.
En dernier lieu, il est rappelé que l’intégration nous la réclamons depuis plus de trente ans nous ne la voulons pas pour des raisons tactiques ou de circonstances mais parce que fondamentalement nous revendiquons le fait d’être des salariés comme tous ceux de l’entreprise, avec les mêmes droits et les mêmes devoir, nous refusons qu’on nous applique des règles que d’autres ont négociées et sur lesquelles nous ne pouvons pas nous prononcer, l’intégration c’est certes une sécurité en cas de problèmes, mais ne nous y trompons pas si des difficultés devaient arriver aux CE/CCE/ASAF c’est quelles existeraient déjà à Air France. L’intégration c’est avant tout pour nous une question de justice et de dignité. Quand la direction dit que l’intégration découle du fait que l’on passe à huit CE, ce n’est pas notre analyse, sur le fond seule la volonté des syndicats de maintenir des activités sociales et culturelles garantie notre emploi. Accepter l’argumentation de la direction, croire que l’intégration est suffisante pour nous protéger cela ne peut que créer des illusions et affaiblir le contenu de notre revendication pour être des salariés Air France comme les autres.
 
Sur le règlement commun CE/CCE/ASAF : dans son préambule ce règlement parce qu’il se place dans la perspective de l’intégration fait référence à la conformité au règlement AF, avec le passage d’Air France à la convention collective du transport aérien, il est bien évidant qu’il faut revoir notre règlement pour le mettre en conformité avec les nouvelles règles en vigueur. Pour cela il n’est nul besoin d’une dénonciation du règlement, ce qui pourrait fournir un prétexte à certain CE pour se séparer du règlement commun et agir à leur guise, il faut appliquer les dispositions prévues, à savoir modification du règlement commun par le comité de coordination des secrétaires après consultation des organisations syndicales des personnels.
 
Sur la prime chacun s’accorde à dire que les critères de rentabilité au CE/CCE/ASAF seraient incongrues vu la nature de nos activités, mais qu’aujourd’hui des négociations sont en cours et que là encore la référence à Air France est la seule démarche acceptable, le bureau du CCE a d’ailleurs confirmé qu’il allait dans ce sens. Encore faut-il ne pas faire la confusion entre la prime Villepin qui est lié à la signature d’un accord salariale et l’éventualité d’un accord d’intéressement où effectivement les critères Air France nous sont difficilement applicables.
 
A la suite de ces interventions les collègues FO demandent une interruption de séance
A leur retour ils nous informent qu’ils maintiennent leur intention d’appeler les personnels CE/CCE/ASF à la grève pour obtenir le retrait par les organisations syndicales de leur plainte contre la direction pour un retour aux 20 CE, que leur position n’est pas négociable et qu’ils demandent aux autres syndicats de les rejoindre. Devant la réprobation des autres syndicats, les collègues de FO quittent la salle.
 
Restés seuls les représentants CFDT, CGT, SUD et non-syndiqués ne peuvent que constater et regretter la rupture de l’unité syndicale qui avait fait notre force depuis déjà plusieurs années ils espèrent que les collègues FO mesureront à temps l’aventure dans laquelle ils s’engagent et dont nous risquons tous de faire les frais et qu’ils rejoindront une intersyndicale dans laquelle ils ont toute leur place.
 
Dans l’immédiat ceux qui ont choisit de rester dans l’intersyndicale décide l’envoie d’un courrier au comité de coordination des secrétaires, pour qu’au plus tôt s’engage la modification du règlement commun CE/CCE/ASAF
Par ailleurs ils demandent à la direction d’Air France, au Secrétaire Général du CCE et à toutes les organisations syndicales, la possibilité d’intervenir lors de la prochaine session du comité centrale d’entreprise afin de demander que sans attendre les résultats des procédures en cours, des négociation en vue de l’intégration soient ouvertes. Au cas ou cette possibilité d’intervention ne serait pas accordée ils est convenu de passer à d’autres formes d’actions pour se faire entendre.

Publié dans L'ECHO DU CE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article