INTERESSEMENT...COMPTE RENDU DE L INTERSYNDICALE SUR L ACCORD COMPLEMENTAIRE DU 7 AOUT 2007

Publié le par CGT Ugict-CGT Nice AIR FRANCE

L’accord catégoriel passé entre l’employeur et les syndicats PNT suscite à juste titre parmi les salariés émotion et indignation.
 
Notre Organisation s’en est exprimée par tract. Le principe évoqué dans cet accord de « partage de la croissance » ne peut être limité à la seule population PNT.
 
« L’effort » étant partagé par tous, l’équité doit primer. Les bénéfices réalisés sont le fruit du travail de tous les salariés. La grande majorité des salariés d’Air France s’accorde sur cette évidence.
 
Lors du dernier BN il a été décidé de lancer une rencontre avec les autres syndicats dans le but d’échanger et de créer, dans la mesure du possible, les conditions d’une démarche unitaire. Nous nous sommes rencontrés le 07 août.
 
Il convient dans un premier temps de souligner une participation importante (CFTC, SUD, ALTER, AF ALPA, ALLIANCE PNC, FO, CGC, CFDT, SMNSAC). Le but recherché de n’exclure personne a été atteint. L’échange a été possible.
 
Cette participation démontre qu’il y a discussion dans l’entreprise.
 
La division signataires/non signataires des accords et l’opposition PNT/PNC-PS jouent en faveur de l’employeur. Nous avons évité cet écueil.
 
Il nous importe avant tout de viser l’efficacité : notre objectif doit être, à partir du principe mis en avant par la direction de « partage de la croissance », d’occuper un espace revendicatif nous permettant d’avancer sur nos propositions salariales.
 
La présence de syndicats PNT, demandeurs et signataires de cet accord, a permis de recueillir leur point de vue. Cette présence n’est pas anodine. Les débats ont beaucoup tourné autour de la question de la cohésion. Il semble qu’AF ALPA ne soit pas si sereine.
 
Si nous pouvons partager l’analyse de l’union syndicale PNT AF ALPA qui considère que « ce que met l’employeur sur la table est insuffisant » et que « les bénéfices sont avant tout le résultat du travail des salariés », nous ne pouvons accepter qu’elle se prononce pour que « pas moins de 25 % de l’intéressement soit versé aux seuls  PNT » et trouve avec l’employeur, dans un tour de table obscur, un mécanisme de distribution des fruits de la croissance conforme à ses exigences.
 
Si le PNT estime que « ses éléments de rémunération sont corrects », ce n’est pas le cas pour les personnels que nous représentons. Cette réflexion n’engage que lui mais ce qui est possible pour les uns doit l’être pour les autres.
 
Si l’ensemble des organisations présentes a souligné le caractère discriminatoire de l’accord et la démarche corporatiste du PNT, elles lui reconnaissent toutefois un important pouvoir de négociation du à un rapport de force dont il sait user pour parvenir à ses fins.
 
Si parmi les syndicats signataires des accords d’intéressement certains ont exprimé leur frustration eu égard à leur signature - FO de son côté entend faire le « procès de la direction » et la CGC, qui se prononce pour le principe de hiérarchisation pourrait remonte l’encadrement contre l’employeur – d’autres ont vivement remercié AF ALPA pour avoir obtenu pour les autres catégories à l’issue de l’exercice IATA en cours un « petit plus » – les supplétifs du PNT (UNAC et SNPNC) et le SNMSAC, habitué des négociations obscures.
 
La CFDT pour sa part est restée très silencieuse. Elle n’a pas décroché un mot. La CFDT s’est toutefois exprimée par voie de tract réf. 33/07 du 27 juillet 2007, intitulé « Intéressement : la direction et les PNT s’entendent dans le dos des autres catégories de personnels ».
 
De notre côté, nous avons réaffirmé nos fondamentaux et nos positions sur l’intéressement. Ce n’est pas un élément de rémunération. Tout cela reste très aléatoire. Le travail doit être rétribué durablement.
 
Et force est de constater qu’aujourd’hui à Air France, de plus en plus de salariés ne peuvent pas vivre de leur travail. La direction l’entend et y répond à sa manière, dans l’objectif de « prévenir le conflit ». Seulement, l’intéressement reste un succédané, car au bout du compte, le contentieux sur les salaires non seulement demeure mais s’accroît.
 
De plus, avec l’intéressement, l’employeur, au-delà du fait qu’il se soustrait à ses obligations de versement de cotisations sociales, introduit la notion d’effort permanent. Ce n’est pas une mince affaire car relevant du dogme. La progression du pouvoir d’achat serait ainsi suspendue à la seule réalisation d’objectifs financiers…
 
La CGT ne peut adhérer à cette politique. On voit bien ses dangers. Avec l’entrée du groupe au CAC 40 et le contexte national, la situation sociale va continuer de se dégrader. Les groupes d’actionnaires vont se montrer de plus en plus exigeants.
 
Selon AF ALPA, le prochain accord d’intéressement privilégiera avant tout les hauts salaires. Les sommes versées seraient totalement hiérarchisées. L’effort du manutentionnaire aurait encore moins de prix que l’effort de ceux qui déjà s’y retrouvent financièrement du fait du paiement de leur qualification ou de leur position dans l’entreprise.
 
Ce n’est pas acceptable et il n’est pas question d’en rester là. Nous n’avons pas exclu l’idée d’une mobilisation. Une nouvelle réunion est prévue début septembre.
 
 
En attendant :
 
Ø      Le tract N° 47 doit être distribué massivement afin de faire monter le débat parmi les personnels.
 
Ø      Sur les salaires, notre syndicat a des revendications. Nous sommes première organisation à Air France. Ce qui est possible pour les uns doit l’être pour les autres.
 
Ø      Une lettre ouverte demandant une rencontre avec l’employeur dans le but de poser nos jalons salariaux et d’obtenir de sa part des explications sur ses méthodes sera adressée avant la fin de la semaine au Président Spinetta qui a conduit personnellement les discussions avec les syndicats PNT.
 
 
 
 
 
 
 

Publié dans A LA UNE

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