LES NEGOCIATIONS SUR LES FILIERES

Publié le par CGT Ugict-CGT Nice AIR FRANCE

 Ne pas perdre sa vie à la gagner



Entre 1980 et 2000, le nombre de salariés n’ayant aucun diplôme est passé de 60% à 25%.

Mais parallèlement la promesse sociétale d’un avenir assuré n’a pas été tenue.

Ce discours, porté par l’ensemble du corps social, sur-évalue l’espérance de rémunération en se calant sur les meilleures références et laisse aussi entendre que les départs des babyboomers se fera dans un rapport d’un pour un, en particulier pour les postes d’encadrement.

La réalité est autre.

Une enquête de l’APEC en septembre 2004, sur la situation professionnelle en 2004 des diplômés de 2003, confirme les difficultés de l’entrée dans la vie active des jeunes diplômés :

- 51% d’entre eux sont en emploi dont 4 sur 10 en CDD

- 43% sont toujours en recherche de leur premier emploi

- 6% ont déjà eu un emploi et sont en recherche d’un nouvel emploi

Le salaire moyen des jeunes diplômés varie de 18000 €/an (employés) à 28000 €/an (cadre).

Mais 35% d’entre eux estiment que leur emploi est en-dessous de leur qualification contre seulement 15% des entreprises

Les conditions d’emploi des jeunes sont utilisés pour déstructurer le salariat.
Chômage et précarité sont la seule reconnaissance d’un parcours étudiant de plus en plus long, de plus en plus difficile.

Pourtant ce parcours qui mène au diplôme n’est pas dénué d’efforts et d’expériences qui doivent être reconnus dès le premier emploi.

La reconnaissance des diplômes dans les grilles de classification est la base revendicative pour la reconnaissance, concrète, des qualifications.

Une première qualification reconnue, mais à quel niveau la situer ?

Pour quelles perspectives d’emploi, de rémunération, de carrière, de retour possible à la formation ?

Cette reconnaissance ne doit pas se limiter à donner aux jeunes les « moyens » de se faire exploiter à bon compte.

Il faut que la société et le travail offrent des perspectives en tant que citoyens et salariés.


Il ne s’agit pas pour autant de nier l’investissement personnel, mais il ne peut y avoir reconnaissance individuelle si l’individu est opposé au groupe.

La qualification d’un individu ne peut être valorisé que s’il existe déjà une reconnaissance collective de cette qualification.


La reconnaissance des diplômes et des qualifications ne pourra se construire que sur un socle de garanties collectives de classifications et de rémunérations.

Ainsi, alors que globalement la durée des études s’allongent, que le niveau des qualifications et savoirs augmente, l’insertion professionnelle des jeunes semble être devenue plus difficile, voire plus aléatoire.

Face à des familles qui parviennent à peine à boucler les fin de mois, les études deviennent un vrai challenge financier.

Et le nombre d’étudiants salariés ne cesse de croître pour des salaires qui ne permettent pas de couvrir l’ensemble des besoins en logement, nourriture, études, déplacements…

Et les études terminées, on constate que :

- 56% des jeunes en recherche d’emploi ont encore un soutien financier de la famille

- 46% des jobs occasionnels

- 25% le RMI

- 17% les allocations de chômage Assedic

- 17% bénéficient d’une allocation logement

- 5% ont fait un emprunt

Les tendances actuelles se caractérisent par une très grande disparité salariale, une mise en cause de la qualification en lui substituant la notion de compétences, une politique d’individualisation répondant aux seuls intérêts de l’employeur, une évolution de carrière limitée.

Les entreprises recrutent à la motivation et non au diplôme.

Les jeunes sont pourtant mieux formés que leurs aînés et les emplois plus qualifiés.

Mais confrontés à une période plus ou moins longue pour « faire leurs preuves » et face aux difficultés, ils sont nombreux à accepter d’être sous-payé pour accéder à un premier emploi, et ce quel que soit le niveau d’étude.

Car ces jeunes subissent un net déclassement conjuguant la non reconnaissance de leur qualification, le passage obligé par la précarité et les désillusions des promesses à l’embauche.

L’insertion professionnelle est plus longue et les salaires d’embauche tendent à une baisse significative.

Pour tous, l’individualisation des parcours et la précarité pèsent sur le niveau des salaires et les déroulements de carrière. Ainsi les diplômés bac+2 accèdent rarement au statut cadre.

De plus, le pouvoir d’achat connaît un recul au point qu’on parle d’une génération qui vit moins bien que la précédente.

Notre objectif syndical est que :

- la formation initiale des jeunes soit reconnue à l’embauche en terme de qualification

- la qualification trouve sa traduction en termes de classification et de salaire dans le cadre d’une grille hiérarchique unique couvrant les fonctions d’ouvriers, d’employés, de techniciens, de maîtrises, d’ingénieurs.

- le déroulement de carrière doit être garanti , avec une progression minimale régulière et sur la base de la reconnaissance de la formation continue.

- le statut cadre doit être une possibilité normale de promotion

- le doublement de la rémunération entre l’embauche et la fin de carrière

Dans notre projet de nouveau statut du travail salarié, l’exigence d’une sécurité sociale professionnelle pose comme référence un CDI, transférable, à temps complet, sans discrimination salariale, avec des garanties collectives, une reconnaissance de la qualification et un déroulement de carrière fondé sur l’expérience acquise, l’ancienneté, la formation continue, l’élévation des qualifications.

Publié dans A LA UNE

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